Voila
une histoire qui à l'air simple, mais qui en fait va s'avérer
compliquée à raconter. Chiyoda
Kogaku, la future Minolta est une petite entreprise de matériel
photographique qui fabrique aussi ses optiques et possède même sa
propre fonderie de verre optique. Elle a déjà en 1958 une bonne
réputation et fabrique les optiques de ses propres appareils. Il est
donc logique qu'elle se lance dans l'élaboration d'une ligne haut de
gamme pour son réflexe SR-2. De plus elle maitrise depuis 1957 un
traitement multi-couche appelé "Achromatic" constitué de 3 couches de
fluorures déposées sur toutes les surfaces de ses verres destinés aux
optiques (sauf la série future et économique Celtic exclusivement
destiné au marché des USA). Les brevets déposés empêcherons les autres
fabricants de faire aussi bien, certains se lancerons dans les
traitements jusqu'a 11 couches pour tenter d'approcher les 3 couches de
Minolta.
Une
des caractéristique majeure du SR-2 est d'avoir un diaphragme que
Minolta appelait automatique, mais que nous appellerions de nos jour
semi-automatique. Cela paraissait en 1958 le fin du fin. Cela
signifie que la visée se fait à pleine ouverture et que le diaphragme
se ferme à la valeur choisie au déclenchement. Cela nous parait évident
mais à l'époque aucun appareil ne permet cela, il faut viser avec le
diaphragme mis à la pleine ouverture (sinon le viseur sera trop
sombre), fermer le diaphragme à la valeur choisie et déclencher.
Pour accomplir cet exploit il faut à l'objectif un téton qui va
être poussé par une came située dans l'appareil pour que le diaphragme
se ferme à la valeur choisie au moment du déclenchement. Le diaphragme
reste fermé jusque au moment du réarmement. Cela constituera la
monture que nous allons appeler monture Minolta SR semi-auto. Cette
monture durera seulement trois ans, avant que le diaphragme entièrement
automatique s'impose à partir de 1961. Pour cela le téton sera
modifié, sa course sera plus courte et il ne tournera plus autour de la
lentille arrière mais accomplira in simple mouvement de translation de
quelques millimètre. Cette partie de la monture ne bougera plus jusque
à la fin. Nous appellerons cette monture Minolta SR auto. La
course de la came de l'appareil sera elle aussi plus courte et cela
amènera à une incompatibilité partielle avec les anciennes optiques,
l'appareil sera incapable de refermer le diaphragme au delà de f=8 ou
au mieux f=11. Cela correspond à une compatibilité descendante
partielle, par contre dans l'autre sens la compatibilité sera parfaite
(ancien boitier avec nouvelle monture).
Ce long chapitre sur les
monture SR a une conséquence pour l'utilisateur, celui de cette
compatibilité partielle, conséquence contrebalancée fortement par la
grande rareté des optiques en monture SR semi-auto. Pour avoir plus de détails sur les diverses montures de la marque.
Diaphragme auto et semi auto montrés à l'arrière de deux Auto Rokkor PF 55mm 1.8.
En
1958 seul le 55mm 1.8, le 100mm 3.5 et le 135mm 2.8 à présélection du
diaphragme sont réellement disponibles. Le 35mm 2.8 sortira l'année
suivante et les 180 et 250mm resterons dans les placard de l'usine de
Sakai.